« ces petits poucets pétris de rebelle solitude »

J’ai reçu ce livre dans le cadre d’une Masse critique de Babelio il y a déjà un  petit bout de temps, je suis très contente de vous en faire enfin la critique !

Résumé: Parce que de l’adolescence à l’âge d’homme ou de femme, le chemin n’est pas toujours un chemin de roses…

Demain, c’est l’aube après la nuit, mais c’est aussi la succession des jours, l’avenir qui se dessine. Un « demain » ni facile ni certain pour aucun des personnages de ce livre – tous adolescents ou très jeunes adultes – qui se heurtent sans armes à la violence d’une réalité ou d’événements à laquelle rien ne les a préparés.
Car il arrive, dans le lac tranquille des heures, que surviennent des remous, s’ouvrent des abîmes… Ne subsiste alors que l’urgence de la préservation, voire de la survie.
Je ne suis pas une très grande lectrice de nouvelles ( d’ailleurs je n’en ai lu que deux ou trois exclusivement pour les cours !). J’avais donc un peu peur de ne pas accrocher à ce livre, mais je n’ai finalement pas eu de difficulté à rentrer dans ces petites histoires les unes à la suite des autres. Des histoires qui ne sont absolument pas joyeuses, au contraire. Certaines sont même limite glauques, je n’ai néanmoins pas ressenti de véritable malaise à la lecture ce qui est plutôt positif pour moi qui suis une petite flippette ;). Ces nouvelles mettent en scène des personnages tous différents mais qui ont en commun un certain mal-être où des situations de vie plus que difficiles avec une fin ma foi plutôt tragique. Je vous préviens, à ne pas lire si vous êtes un peu sensible ou déprimé !
Le style est agréable à lire, les phrases s’enchaînent sans souci et c’est cela que j’ai vraiment apprécié, sans cela j’aurai peut-être arrêté ma lecture, les nouvelles étant un peu dures et glauques pour moi. Ce livre est assez court et se lit vraiment très vite.  Je vous le conseille si vous êtes amateur de ce genre littéraire et si vous appréciez les histoires crues et assez horribles^^. La couverture est quant à elle très jolie et c’est un très bon travail de la part de la maison d’édition ! 

Voici une looongue citation : « Elle l’imaginait dans sa vie d’errant, seul ou accompagné de déracinés volontaires comme lui. Ses modèles étaient les jeunes gens qu’elle croisait en ville ou qu’elle apercevait sur des terrains vagues depuis les vitres de sa voiture quand elle roulait sur le périphérique ; ces petits poucets pétris de rebelle solitude qui s’entouraient de gros chiens la bave à la gueule pour se rassurer bien plus que pour provoquer les passants. Elle le voyait dans la crasse et le froid, affamé, ivre au milieu des autres, dormant sur le bitume. Les filles. Les seringues qui circulent. Les moments d’hébétude. Au début, la nuit, elle l’entendait qui pleurait et l’appelait. De sa voix d’autrefois, sa voix d’enfant craintif, dont le filet tremblant traversait le noir de la chambre porté par l’espoir de sa présence miraculeuse. Elle se réveillait en sursaut, parfois même sortait de son lit et ne s’arrêtait que dans le couloir. Toutes ces années, elle avait pensé à lui comme à un petit garçon qui pleurait la nuit et qu’elle ne pouvait plus consoler. Jamais elle ne l’avait envisagé heureux. »
Chronique dénichée sur le site Vivre livre

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